Samedi 19 février à 20 h 30
Grange du Douaire à Ottignies
Kontakte mit Karlheinz
Stephane Ginsburgh piano
Les 15 Klavierstücke de Karlheinz Stockhausen
ne datent pas de la même période et ne font
pas appel aux mêmes « manières » du compositeur.
Mais tous résultent de méthodes compositionnelles
savantes, très innovantes dans les années 50 et 60, basées
sur des calculs sériels complexes, certains faisant même
usage de procédés probabilistes où l’interprète intervient
en faisant des choix aléatoires.
Le miracle c’est que cette musique qui, il y a cinquante ans,
était au centre de toutes les controverses, nous apparait
aujourd’hui d’une beauté tout à fait sereine.
Nos oreilles ont certainement évolué, mais la virtuosité
avec laquelle les jeunes interprètes nous présentent
aujourd’hui ces musiques, était aussi bien rare à l’époque
où ces œuvres sont nées.
Stephane Ginsburgh nous interprètera et commentera les
Klavierstücke V,VII, VIII, IX et XI de Karlheinz Stockhausen,
qui datent des années 1954-1956. Grand nombre d’entre eux
furent créés par la pianiste belge Marcelle Mercenier aux
célèbres rencontres de Darmstadt où se rencontraient
chaque année les compositeurs les plus novateurs.
Cette musique était inouïe à l’époque : Stockhausen
repense la notion de temps musical, donne une importance
jamais égalée au silence, retravaille le sérialisme en
introduisant des « groupes » de notes, reconsidère même
la notion d’interprétation musicale, introduit des évènements
aléatoires. Cette musique s’écoute aujourd’hui en
toute sérénité, comme une grande œuvre classique, et ne
nous frappe plus que par sa beauté époustouflante... C’est
qu’avec ces pièces, Stockhausen a forgé la musique dans le
sens de l’histoire : il a fait de l’histoire.
(photo Colette Vaneycke)
Stephane Ginsburgh est un musicien originaire de
Bruxelles dont on loue le jeu aussi pudique qu’impliqué,
ainsi que la grande maturité et l’audace.
Il s’est dédié très tôt à la musique contemporaine tout en
développant un répertoire classique et a collaboré avec
de nombreux compositeurs tels que Boesmans, De Putter,
Fafchamps, Fiorini, Helbich, Kolp, Mernier, Ristic et Tolosa.
Il a reçu en 1999 le prix Pelemans de l’Union des compo-
siteurs belges pour son implication dans la création de
musiques contemporaines belges. Il joue régulièrement
au sein de l’Ictus Ensemble sous la direction de Georges-
Elie Octors. Il a co-fondé en 1998 le Bureau des Arts, un
espace d’expression pluridisciplinaire dans le cadre duquel
sont organisés de nombreux entretiens littéraires, com-
mandes d’œuvres nouvelles et évènements. Il s’implique
dans l’organisation de cycles de concerts à laquelle il donne
une dimension politique en insistant sur la nécessité d’un
engagement plus collectif des artistes. Depuis 2010, il est
directeur artistique du Centre Henri Pousseur qui est dédié
aux musiques électronique et mixte.
« Humainement parlant, c’est un doux. Musicalement, c’est un
penseur doublé d’un tigre qui attaque les pages les plus exigeantes,
les programmes les plus inédits » (Serge Martin)